Aujourd’hui encore, dans nos pays, des jeunes arrivent à l’université pour des études en
informatique, alors qu’ils ne savent même pas se servir d’un ordinateur !
Pour commencer, je donnerai un exemple concret : 80 % des jeunes qui viennent s’inscrire en
première année de Licence dans les filières informatiques à IPNET INSTITUTE OF TECHNOLOGY
(www.ipnetinstitute.com) que j’ai l’honneur de diriger depuis 2017, ne savent pas encore se
servir de l’ordinateur au moment de leur inscription : aujourd’hui, c’est un peu comme un
élève qui, autrefois, entrerait en classe de Sixième alors qu’il ne sait pas encore se
servir d’un stylo ! C’est aussi un peu comme envoyer une personne pour une compétition de
Formule 1 alors qu’elle n’a pas encore le permis de conduire ordinaire.
Je ne me fais guère d’illusions : il est clair que le Lycée de DJARKPANGA, dans la
préfecture de Mô au Togo par exemple, n’aura pas de salle informatique demain matin, donc
j’invite les parents qui ont les moyens, à prendre leurs responsabilités. Les parents qui
ont les moyens, mais pensent que c’est trop coûteux de faire maitriser l’utilisation de
l’ordinateur à leurs enfants dès leur jeune âge, ne tarderont pas à découvrir que c’est
encore plus coûteux de ne rien faire : l’ordinateur est devenu le stylo (le bic) du 21ème
siècle !
Aujourd’hui, grâce à Internet, l’accès au savoir, et même au savoir-faire, n’a jamais été
autant démocratisé. A vrai dire, je me demande bien, ce qu’un jeune peut être en train
d’apprendre aujourd’hui, à partir de l’âge de 9 ans, sur la planète Terre, à l’ère de
YouTube et de l’Intelligence Artificielle (ChatGPT), sans que l’ordinateur et la connexion
Internet ne figurent en première place des fournitures scolaires obligatoires.
Pour ce qui est de nos Etats, c’est clair qu’aujourd’hui, il n’y a pas les ressources
financières pour doter chaque collège et lycée de salle informatique, mais autant instituer
dans le pays dans ce cas, un système d’enseignement à deux vitesses, quitte à doter certains
établissements de matériels et de programmes qu’il faut pour former une jeunesse capable de
compétir sur le plan mondial à l’ère de la révolution numérique. En claire, nous avons
besoin dans nos pays, aujourd’hui de ce que les anglo-saxons appellent « STEM Schools »
(Ecoles spécialisées dans les Sciences, Technologies, Ingénierie & Mathématiques), du Lycée
à l’Université. Au Togo, il existe par exemple le modèle génial de Lycées Scientifiques : il
convient de multiplier les effectifs et même la présence sur le territoire (par exemple un
lycée scientifique par chef-lieu de région), et surtout canaliser les bacheliers issus de
ces écoles vers des filières d’avenir : cybersécurité, génie logiciel, sciences des données,
intelligence artificielle, énergies renouvelables, agro-industrie, mines, etc.
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